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Tout le monde connaît Victor Hugo, du moins de nom. Ce poète, dramaturge et romancier est un géant de la littérature contemporaine. En parallèle à sa longue vie de créateur, il a été très engagé dans l’arène politique, défendant la paix, les démunis et la démocratie. Plus d’un siècle après la publication de ses plus grands classiques, ses œuvres magistrales sont toujours présentées au théâtre et au cinéma. Voici le portrait d’un des pères du mouvement romantique.
UN VISIONNAIRE
Victor Hugo est sans contredit une figure qui représente très bien le XIXe siècle en Occident. Au début de sa vie, il était monarchiste et célébrait d’ailleurs le roi de France dans ses poèmes d’adolescent. Au cours de sa vie d’adulte, il est devenu un farouche défenseur de la démocratie. Le 21 août 1849, Victor Hugo, alors député à l’Assemblée nationale, a tenu un discours visionnaire lors d’une grande rencontre à Paris sur le thème de la paix. Il avait alors appelé à la création des «États-Unis d’Europe» et à «l’unité historique des peuples à la civilisation par la paix». Rappelons qu’à son époque, les guerres et les révolutions secouaient les pays européens. Le grand écrivain avait prophétisé «l’effacement des frontières sur la carte (qui ne servent qu’aux rois pour régner) […] le jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées». Il réclamait le libreéchange et une monnaie continentale, deux éléments centraux de l’Union européenne qui sont apparus 150 ans après son discours.
Victor Maria Hugo est né le 26 février 1802, à Besançon, une ville de l’est de la France, près de la frontière avec la Suisse. Il était le troisième fils d’un général de l’armée de Napoléon Bonaparte. Après le divorce de ses parents — ce qui était très rare à l’époque —, il a vécu avec sa mère et ses frères à Paris. Dès son plus jeune âge, il démontre un talent et un vif intérêt pour l’écriture. À 19 ans, il publie Odes, un premier recueil de poèmes. Cette œuvre lui vaut d’être remarqué par le roi Louis XVIII, qui lui verse alors une pension. C’est ainsi que Victor Hugo devient écrivain, un métier qu’il allait pratiquer pendant 64 ans.
Décrire le beau autant que le laid
Le jeune Victor Hugo ne veut pas écrire des œuvres comme celles produites auparavant. Il s’inscrit comme un partisan du «romantisme», un mouvement culturel dont il est le chef de file en France. Avec le romantisme, l’auteur peut s’exprimer à la première personne en utilisant le «je» ou le «moi», tout en laissant libre cours aux sentiments, au mystère et au rêve. Le drame romantique, disait Hugo, doit refléter la vie en associant le beau et le sublime qui cohabitent avec la laideur et le grotesque. En 1830, à l’âge de 28 ans, il publie son premier roman historique, Notre-Dame de Paris, un livre qui connaît un grand succès. Son objectif, avec ce roman, est avant tout de sensibiliser la population à l’état de décrépitude avancé de l’immense cathédrale parisienne. Cela fonctionne à merveille, puisqu’il inspire la mise en action d’importants travaux de restauration de Notre-Dame. Jusqu’en 1840, il publie des volumes de poésie et des pièces de théâtre qui le rendent encore plus populaire. Après trois échecs pour y arriver, il est enfin élu à l’Académie française en 1841, à l’âge de 39 ans.
Un engagement politique dangereux
Victor Hugo s’implique très sérieusement dans la politique française. Il se bat pour des réformes sociales et fait la lumière sur les conditions misérables des démunis en France. Il est élu député de Paris en 1848. Cette même année, il tient des discours grandioses, appelant à l’abolition de la peine capitale. En 1849, il plaide pour la laïcité et la gratuité scolaire, affirmant notamment qu’«ouvrir des écoles, c’est fermer des prisons». Enfin, toute sa vie politique est une lutte pour «l’extinction de la misère audedans, l’extinction de la guerre au-dehors» de la France. Or son opposition au coup d’État de Napoléon III, en décembre 1851, le force à fuir.
«MÊME LA NUIT LA PLUS SOMBRE PRENDRA FIN ET LE SOLEIL SE LÈVERA.»
—VICTOR HUGO
Un exil riche en création
Le règne de terreur de Napoléon III a poussé Victor Hugo à l’exil. Il se réfugie sur les îles anglo-normandes, où il vivra pendant 19ans. À cette époque, il publie Les Misérables (1862), un des plus longs romans de l’histoire, qu’il a mis 15 ans à écrire: ce sont cinq volumes, 365 chapitres et 1400 pages! Après le renversement de Louis-Napoléon et la proclamation de la République, en 1870, Victor Hugo revient triomphant à Paris, où il reprend sa carrière politique. Le 22 mai 1885, à l’âge de 83 ans, il meurt après une longue congestion pulmonaire. Lors de ses funérailles nationales, un cortège de deux millions de personnes lui rend hommage.
UN DRAME ET UNE DRÔLE D’HABITUDE
• Plusieurs historiens ont noté le décès de sa fille Léopoldine, morte noyée à 19 ans, en 1845, comme étant un moment décisif dans la vie de Victor Hugo: par la suite, il a semblé chercher un apaisement à sa douleur dans la politique.
• L’habit fait-il le moine? Victor Hugo avait cette curieuse habitude de se dévêtir pour écrire, car cela l’obligeait à rédiger et surtout à éviter de sortir de sa pièce. Une fois nu et installé debout à sa table, avec une vue sur la mer, il écrivait une bonne partie de la journée.
• Louis-Honoré Fréchette est le seul Québécois à avoir rencontré le grand maître. En 1880, il était le premier Canadien français à avoir remporté le prix Montyon de l’Académie française pour son recueil de poèmes Les fleurs bo-réales. Ceci lui a valu une invitation chez son idole. Or la rencontre n’a pas été à la hauteur des attentes du Québécois: Victor Hugo était très sollicité et n’a pas eu le temps de lui parler plus que quelques minutes.
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merci cocotte.
Connais plus de nom que de lecture de ses oeuvres.
Les misérables et L'homme qui rit
sont les deux seuls livres que j'ai eu le plaisir de lire.
''Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.''
Albert Einstein
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Merci cocotte.
Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il le croit (La Rochefoucauld)
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