#1 2020-05-06 10:48:14

cocotte
Modératrice
Inscription : 2011-12-14
Messages : 18 492

Bio Alexandre Selkirk

Alexandre Selkirk


20050604541940084.jpg


Septième fils d'un cordonnier, Alexander Selkirk est né à Lower Largo (comté de Fife), un village écossais situé au bord de la mer. En 1693, à dix-neuf ans, Selkirk dut s'embarquer en mer pour échapper à des ennuis personnels. Il revint chez lui 6 ans plus tard, mais il se disputa avec ses frères, quitta de nouveau la maison pour une expédition corsaire dans l'océan Pacifique.

En septembre 1704, le maître d'équipage Selkirk arrivait à Juan Fernandez (Chili) à bord d'une frégate qui faisait eau. Après une violente querelle avec son commandant, Selkirk prit la décision de rester à terre. Ainsi fut-il débarqué sur l'île de Mâs a Tierra, qui avait déjà abrité des matelots solitaires. En fait, Selkirk pensait voir incessamment apparaître un bâtiment anglais sur lequel il pourrait embarquer le Saint-George.

Pour tout bagage, il avait son coffre de marin avec quelques vêtements, des couvertures, un fusil, une livre de poudre et un sac de balles, un briquet à silex, un peu de tabac, une petite hache, un couteau, une bouilloire, des instruments de mathématiques, une bible et un recueil de cantiques. En dépit de cette bibliothèque, après quatre ans et quatre mois de solitude, Selkirk avait presque perdu l'usage de sa langue maternelle; il en avait même oublié le sens des mots.

Marin écossais dont l'exil est conté dans Robinson Crusoé

Sur l'Ile Mas-a-Tierra, Alexander Selkirk vécut quatre ans sans le moindre contact avec le monde extérieur. Paru en 1719, le roman Robinson Crusoé de Daniel Defoe s'est largement inspiré de l'aventure de ce marin écossais.

Débarquement sur l'île
Pendant les huit premiers mois, Alexandre Selkirk a vécu dans la tristesse et l'anxiété, au point qu'il lui était "difficile de réprimer son envie de se livrer sur lui-même à des actes de violence". Jour après jour, il était venu s'asseoir face à la mer, les yeux rivés sur l'horizon, jusqu'à en avoir la vue brouillée. Selkirk passait son temps à errer le long du rivage, à épier le moindre bruit, la moindre lueur, à pleurer ou à parler tout seul. Mais, avec le temps, Alexander reprit courage, car, même dans les circonstances les plus critiques, l'espoir renaît.

Organisation de sa vie quotidienne
Quittant le rivage, Alexandre Selkirk s'est installé à l'intérieur des terres dans deux cabanes qu'il recouvrit d'herbe et tapissa de peaux de chèvre. Les tortues lui fournirent une nourriture abondante au point qu'il s'en dégoûta. Dans l'un des bris qu'il s'était construit, il préparait ses repas, dans l'autre il dormait, lisait, priait et chantait des cantiques. Comme il le dit lui-même plus tard, il fut, à cette époque, bien meilleur chrétien qu'il ne l'avait jamais été.

Pour se chauffer, pour s'éclairer ou simplement pour se réconforter, il brûlait le bois odorant des poivriers. Il ne possédait ni farine, ni sel, ni médicaments, ni encre, ni papier, ni rhum, bien entendu. Il se nourrissait de langoustes, de viande de chèvre, de racines et de petites prunes noires qu'il récoltait, non sans grande difficulté, sur les hauteurs rocheuses de l'île. Pour toute compagnie, outre les chèvres que Selkirk était parvenu à domestiquer, il n'avait que des phoques qui, en novembre, fréquentaient la plage pour y élever leur petite famille.

Ainsi s'écoulaient les jours de Selkirk. Une fois ses munitions épuisées, il ne lui resta plus qu'à capturer ses victimes à la main. Aussi s'entraîna-t-il à courir, pieds nus, à une vitesse telle qu'il réussit à attraper et à tuer quelque 500 chèvres. Lorsque ses vêtements tombèrent en lambeaux, Selkirk se fabriqua des pantalons en peau et il se fit des chemises en assemblant les morceaux de tissu. Quand son couteau fut usé jusqu'à la garde, il façonna des lames avec des cercles de barrique, qu'il martela pour les amincir puis l'aiguisa sur des rochers.

À deux reprises, il échappa de peu à la mort. La première fois, il fit une chute de 30 mètres qui le laissa inconscient pendant trois jours et trois nuits, laps de temps qu'il détermina ensuite grâce à une observation attentive de la lune. La seconde fois, des matelots espagnols qui, de la mer, avaient aperçu ses feux, accostèrent et lui donnèrent la chasse. Selkirk dut grimper à un arbre pour, échapper à ses ennemis. Mais ses pires adversaires étaient les rats, qui venaient lui mordre les pieds et ronger ses vêtements. Cela dura jusqu'au jour où il put attraper des chats, abandonnés là par quelque navire, dont il fit l'élevage. Ainsi, l'image la plus pittoresque qu'on puisse faire de Selkirk est celle d'un homme priant à haute voix, chantant et dansant parmi ses chèvres et ses chats, à la lueur d'un feu de bois de poivrier.

Retour à la civilisation
Le 31 janvier 1709, le capitaine Woodes Rogers, commandant le navire corsaire Duke, arrivait en vue de Juan Fernandez. Le soir venu, des lumières étaient signalées sur la côte, et l'on craignit que ce ne fussent celles de vaisseaux français au mouillage. En réalité, il s'agissait des feux de détresse d'un marin, Alexander Selcraig, qui, le lendemain matin put quitter l'île. L'homme était vêtu de peaux de chèvres, avait l'air sauvage et s'exprimait d'une manière intelligible.

Les pieds de l'ermite se réhabituèrent aux chaussures et sa langue à l'anglais. Alexander Selcraig retrouva l'Angleterre en octobre 1711, sain et sauf, mais épuisé. L'année suivante, après la publication de "A Cruising Voyage Round the World", le livre du commandant Woodes Rogers, il semble que Selkirk connut une flambée de gloire. Le journaliste Richard Steele l'interviewa à son tour et écrivit un article sur lui.

À Bristol, Selkirk rencontre un autre journaliste, Daniel Defoe puis le 25 avril 1719, le livre de Daniel Defoe paraissait sous ce titre "La Vie et les Aventures surprenantes de Robinson Crusoé".


                        200506045757804063.jpg


Jusqu’en 2010, un vieil habitant de l’île de Robinson Crusoé accueillait, ainsi vêtu, les passagers des rares paquebots à ancrer dans la baie de Cumberland, devant le petit village de San Juan Bautista.

Hors ligne

#2 2020-05-06 10:57:17

Solochat
Administratrice
Lieu : Ici, voyons!
Inscription : 2011-12-14
Messages : 68 386

Re : Bio Alexandre Selkirk

Ouf!
Quelle aventure!  yikes

Merci cocotte.  smile


Sachant à qui je plais, connais ce que je vaux.
Devise des chats

En ligne

#3 2020-05-06 14:04:46

Spidey
Modérateur
Inscription : 2014-01-25
Messages : 34 627

Re : Bio Alexandre Selkirk

Merci cocotte   tongue

Belle histoire.
Quand on veut, on peut!
C'est la conclusion de son volontaire confinement.   cool


''Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.''
Albert Einstein

Hors ligne

#4 2020-05-06 14:24:59

Lys
Modératrice
Lieu : Devant un café
Inscription : 2011-12-13
Messages : 36 266

Re : Bio Alexandre Selkirk

Merci cocotte.   smile


Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il le croit (La Rochefoucauld)

Hors ligne

#5 2020-05-08 19:18:50

Verdunet
Habituée
Inscription : 2017-09-15
Messages : 12 256

Re : Bio Alexandre Selkirk

yikes Je croyais que les aventures de Robinson étaient de la pure fiction.  Merci, cocotte!

Hors ligne

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB 1.4.7