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Je salue ici la sagesse de la Ministre de la Santé qui ralentit la ruée vers l’aide médicale à mourir étendue aux malades mentaux. C’est une boîte de Pandore que l’on ouvre là.
La maladie mentale n’est pas une science exacte, c’est un concept tellement glissant que deux spécialistes n’émettront pas forcément le même diagnostic. Un exemple : les témoignages conflictuels de psychiatres émis en cour de justice.
Cela prend parfois des années avant de rencontrer le médecin assez compétent pour mettre le doigt sur le bobo réel, pour ajuster le traitement, les choix médicamenteux et les dosages. Des délais longs qui doivent être pris en considération et peser lourd dans la balance.
La dépression occasionne de la souffrance mentale à différents degrés, mais il y en a. Le schizophrène en crise souffre aussi. Va-t-on répertorier les types de maladies mentales de telle façon que la porte d’accès risque de devenir béante pour certains types de problèmes? Va-t-on quasi délivrer à ces gens un laissez-passer automatique?
Et puis, j’éprouve un réel malaise lié à des expériences personnelles : dans le cadre d’enquêtes sur le suicide, j’ai dû rencontrer des personnes qui s’en étaient sorties, parfois in extremis, parfois avec des séquelles : 9 d’entre elles sur 10 étaient contentes d’avoir une 2e chance avec la vie. Une amie a fait deux tentatives de suicide ratées; aujourd’hui, accroc à la vie, elle se bat contre le cancer. Mon cousin, lui, âgé de 25 ans, a réussi son suicide. Alors, ma question va vous choquer : qu’est-ce qui pousse une personne, physiquement en santé, à se tourner vers autrui, sa caution, des démarches longues plutôt que de passer elle-même à l’acte? La recherche d’écoute, un appel au secours?
Ce qui me dérange aussi dans tout cela, c’est la facilité avec laquelle tout glisse au fil du temps, pour être en osmose avec l’évolution de la société, pour s’adapter aux modes, tendances et avancées de la science, de la psychologie, de la philosophie. Un peu cette même démarche qui entourait la permissivité dont bénéficiait Matzneff : le besoin d’être cool, à l’avant-garde. Selon moi, une excellente façon de se déshumaniser.
La Belgique, d’où je viens, est souvent citée en exemple pour l’euthanasie étendue aux mineurs, aux personnes souffrant de maladies mentales. À mes yeux, c’est davantage un laboratoire laxiste, où des législations ont été bâclées par des partis et des hommes politiques devenus cyniques et même pas foutus de former un simple gouvernement. En ce moment, un procès défraie la chronique : un procès faisant suite à «l’euthanasie» d’une jeune femme de 38 ans, euthanasie qui met en lumière tous les dérapages possibles : une jeune femme dévastée par une rupture amoureuse (???), peut-être autiste (???), une euthanasie réalisée dans des conditions d’amateurisme qui donnent froid dans le dos, le non-respect des procédures, des intervenants en conflit d’intérêt, une psychiatre qui conseille à la jeune femme d’aller visiter un centre de fin de vie dans l’espoir qu’elle renoncerait, comme elle lui conseillerait d’aller visiter un centre de jardinage. Enfin, un spécialiste qui lui, souligne l’importance d’un délai d’un an, au moins, entre la 1re demande et le consentement définitif alors que dans le cas de Tine il y a eu 1 mois de délai.
Un fiasco retentissant dont une jeune femme, en crise aiguë, mal accompagnée, a fait les frais.
Ça donne à penser! L’euthanasie devrait être réservée à des cas rares, devrait être entourée de balises strictes, longuement mûries, auxquelles on ne peut déroger.
TINE NYS (au centre), entourée de ses deux sœurs.
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Un vrai délice de vous lire Verdunet..... quelle plume!!!
La vieillesse commence à m’atteindre, je perd les mots et mon vocabulaire n’est plus ce qu’il était.
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Vous en faites pas trop, cocotte! C'est à l'oral que je deviens pénible : à la recherche de mots aussi simples que «bananes, congélateur, armoire», je défile des mots rares et extravagants dont je me serais souvenu avec difficultés en cas de besoin. Ça sort allègrement par suites de 4 ou 5 tandis que dph et fille essaient de me fournir le mot qui m'échappe, de deviner ce que je voudrais dire. Je dois tout écrire avant de faire une commande.
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Ouin mais l’écrit est parfait lui.
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Une dame, bien placée pour expliquer la problématique.
https://www.lapresse.ca/actualites/sant … stions.php
Si on n'y prend garde, on va évacuer de la société tous ceux qui détonnent! Par solution de facilité, en vertu du fameux principe de la qualité de vie et c'est prendre la voie de l'eugénisme.
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Au lieu d'aider certaines personnes à mourir, les stupides gouvernements devraient plutôt
accélerer la mort des assassins, violeurs d'enfants, batteurs de femmes,
soûlons au volant et j'en passe...
Mais ça n'arrivera pas...
''Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.''
Albert Einstein
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