#1 2019-07-11 06:35:53

Verdunet
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Vincent lambert est décédé

Voilà : Vincent Lambert est mort 9 jours après qu’on ait cessé de le nourrir  et de l’hydrater.  Pour moi, son cas a servi de laboratoire pour évaluer la solidité de la loi Léonetti sur la fin de vie; cette tragédie familiale a été exploitée par le plus grand nombre, y compris les médias qui en ont fait leurs choux gras.

Différents paliers de justice ont dit blanc, ont dit noir; certains politiques y ont mis leur grain de sel; il y a eu le lobbying des pro-vie/pro-euthanasie; on a accusé la mère d’appartenir à la première faction pour des raisons religieuses, le neveu  d’appartenir à l’autre…
D’entrée de jeu, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un problème qui ne me regardait en rien, puis j’ai signé systématiquement pour appuyer ceux qui voulaient le maintenir en vie.  Pourquoi?  Parce que, athée, je crois que la vie mérite d’être vécue jusqu’à la lie; parce qu’ici , il ne s’agissait pas de débrancher quelqu’un maintenu en vie par un respirateur; parce qu’il y en a d’autres, comme lui, Vincent Lambert, à travers le monde et que l’on ne pousse pas, eux, vers la sortie; parce que les médecins ont trop de pouvoir et que le modus operandi des hôpitaux est de vider les lits (comme celui de la justice est de vider les prisons, pour libérer des places); parce qu’il n’avait pas laissé de testament biologique : des paroles en l’air lancées lors d’une soirée entre amis, c’est bien peu, tant qu’elle ne sont pas mises par écrit et révaluées au fil du temps; parce que ceux qui parlent au nom de ceux qui  ne le peuvent pas sont parfois en conflit d’intérêt; parce que le sacro-saint argument, à la mode,  de la qualité de vie règne en maître et ouvre la porte à des dérives, notamment lorsqu’il s’agit de personnes handicapées (or j’ai un cousin qui l’est).  Enfin, parce que cette méthode d’euthanasie passive est lâche et répugnante : si la privation de nourriture, crûment dit, «ne poserait pas de problème», le retrait de l’hydratation, lui, engendrerait de la douleur et exigerait l’administration de médicaments antidouleur.  La mort survient après des jours, voire des semaines (ce n’est pas moi qui le dis).  Dès lors, que législateurs et médecins qui mènent la danse se mettent en danger et assument leurs décisions : il y a des méthodes beaucoup plus humaines que celle-là pour faire mourir quelqu’un.

Ci-dessous, un article de Houellebecq, un monsieur que je suis loin d’aimer beaucoup, mais qui, comme à l’habitude, dérange et soulève des questions.

https://www.lemonde.fr/sante/article/20 … 51302.html

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