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J’ai écouté leur discours lors de la remise du Nobel. Il faut entendre ou lire ce qu’ils ont à dire.
Le « travail » du Dr. Mukwege auprès des femmes victimes de viols au Congo dure depuis plus de 20 ans et rien ne change. Comme il le souligne si bien, son pays est l’un des pays parmi les plus riches (ressources minières très courues) mais, paradoxalement, il reste au rang des pays les plus pauvres. Ses habitants ne profitent guère de toutes ces richesses. Les droits y sont bafoués au quotidien, le gouvernement est corrompu et les femmes , et dans leur sillage, des petites filles et des bébés, sont les premières victimes du chaos politique. Le récit des viols et violences qu’ils subissent est glaçant. Le Dr. Mukwege arrive à « réparer » des blessures physiques qui dépassent l’entendement. À un point tel que parfois, sous le coup de l’émotion, je me dis que le mouvement « Me Too » essaime en surface sur des violences sexuelles qui pourraient paraître bien « légères » aux yeux de ces femmes en milieu de guerre. Pourquoi ne pas pousser la solidarité jusqu’à chez elles, qu’elles habitent le congo, l’irak, la Syrie, le Pakistan, l’Inde, l’Arabie Saoudite?
Nadia Murad a le courage de prendre la parole au nom des femmes yézidis, dans une société où, avouer que l’on a été victime de viol, équivaut à la mise au ban de cette même société. Elle a été victime de ces violences pendant près d’un an. Dit comme cela, ça paraît presque supportable, mais dès que l’on découpe en jours, en heures, le tableau est plus criant. Ce qui frappe chez cette jeune femme toute menue, ce sont les stigmates de la peur inscrits dans son regard assortis d’une grande force et d’une immense dignité portée par chacun de ses mots.
Chapeau!
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