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POURQUOI VOUS DEVEZ VOUS PRÉOCCUPER DES VIERGES AU PARADIS
William Kilpatrick
Adaptation
Thérèse Zrihen-Dvir....
Notre guerre idéologique contre le suprémacisme islamique s’extraira-t-elle jamais de la première vitesse ?
Dans l’attaque de voiture bélier d'Abdul Artan et celle au couteau à l'université d'état d'Ohio, nous nous posons les questions habituelles : Quel était le motif ? Souffre-t-il de problèmes psychologiques ? Verrons-nous un contrecoup contre la communauté musulmane ?
Mais à ceux d'entre nous qui soupçonnent connaissent déjà le motif. La question la plus pertinente est de savoir ce qui serait possible de faire pour vaincre le terrorisme islamique. La réponse selon de nombreux experts est qu’on ne peut vaincre le djihad sans vaincre d'abord l'idéologie derrière elle. Nous devons, discréditer et délégitimer tellement cette idéologie que l'ennemi cessera d’y croire et perdra ainsi sa volonté de la perpétuer.
Jusqu'ici tout va bien. Tout cela est bien sensé. Nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour saper l'idéologie qui inspire l’ISIS, Al-Qaïda, le Hamas, le Hezbollah, et la Confrérie musulmane amalgamée à des Loups Solitaires. Alors, quelle est exactement cette idéologie ? Ici, les choses deviennent un peu troubles. J'ai lu un certain nombre d'auteurs qui ont écrit sur ce sujet, mais la plupart sont à court de détails. Ils semblent supposer qu'appeler la bête «la terreur islamique radicale» est suffisant.
La raison de l'évasion est que l'idéologie insaisissable des terroristes est étonnamment semblable à l'Islam lui-même. Lorsque les dirigeants terroristes parlent de leur «idéologie», ils le font en citant le Coran et les commandements d'Allah. Nous avons ici un brillant échantillon :
« Nous vous appelons à cette religion... C'est la religion du Jihad dans la voie d'Allah, de sorte que la Parole d'Allah et la religion règnent Suprêmes. -Osama ben Laden, fondateur d'Al-Qaïda »
« Il n'y a aucun doute qu'Allah nous a commandé de frapper le Kuffar (incroyant), de le tuer et de le combattre par tous les moyens nécessaires. -Abu Musab al-Zarqawi, fondateur d'Al-Qaida en Irak, qui s’est plus tard affilié à l’ISIS »
« Soutenez la religion d'Allah par le djihad dans le sentier d'Allah. Allez, O mujahidin dans le sentier d'Allah. -Abu Bakr al-Baghdadi, fondateur d'ISIS ».
Hmm. Il semble que l'idéologie qui motive les terroristes est une idéologie religieuse. Et de quelle religion s’agit-il ? Et c’est là que le syndrome de la religion-qui-ne-doit-être-nommée entre en jeu. Dites autant de choses horribles que vous voulez sur al-Qaïda et ISIS, ne dites surtout pas qu'ils ont quelque chose à voir avec l'islam. Mais comment critiquer l'idéologie de l'État islamique sans critiquer l’islam ? Et si vous ne pouvez pas critiquer les croyances islamiques, comment pouvez-vous vaincre l'idéologie de l'État islamique ?
Critiquer les croyances islamiques ? La raison pour laquelle nous ne voulons pas le faire est que beaucoup estiment qu'une telle critique équivaut à déclarer la guerre à l'Islam. Par exemple, Sebastian Gorka, expert en renseignement, qui fait un très bon cas pour mener une guerre idéologique contre ISIS et al Qaeda, insiste également sur le fait que nous ne sommes pas en guerre avec l'islam. Je comprends la raison prudente derrière ses déclarations. L'expression vernaculaire de la logique est quelque chose comme ceci : « Voulez-vous aller à la guerre avec 1,6 milliard de musulmans ? »
Pourtant, si vous ne pouvez pas critiquer l'Islam, comment pouvez-vous vaincre l'idéologie des terroristes - une idéologie qui est inextricablement liée à l'islam ?
Gorka, comme tant d'autres, dit que nous devrions baser notre lutte contre le terrorisme sur le modèle de la guerre froide contre le communisme. Mais durant la guerre froide, nous n'avons pas mené de guerre idéologique contre les «perversions» ou les «malentendus» du communisme, mais contre le communisme dominant lui-même. Nous n'avons pas exhorté les Russes et les Européens de l'Est à pratiquer une forme plus modérée de communisme. Nous ne avons exhortés à se séparer complètement de cette idéologie pernicieuse. Si nous devions suivre le modèle de la Guerre froide, nous devrions en effet critiquer l'islam lui-même - ou, du moins, plusieurs de ses aspects. C'est la foi dans l'islam, pas la foi en « l'extrémisme violent » qui alimente le djihad. Les djihadistes ne tuent pas les gens pour l'enfer. En fait, ils le font pour éviter l'enfer, et pour récolter une récompense céleste.
Ce qui nous ramène au jihadiste de l'Ohio. J'ai ouï dire que les autorités cherchaient toujours un motif pour expliquer pourquoi Abdul Ali Artan a braqué sa voiture sur une foule de collègues étudiants. Apparemment, si vous ne trouvez pas une pièce d'identité officielle de l’ISIS dans son portefeuille, il n'y a tout simplement aucun moyen de le dire. Au risque de paraître simpliste, permettez-moi d'avancer une nouvelle hypothèse. J'imagine qu'une grande partie de la motivation de M. Artan était la promesse que plusieurs dizaines de vierges attendaient anxieusement son apparition dans l'au-delà. Oh, bien sûr, je suppose qu'il avait d'autres motifs aussi - la colère contre «l'islamophobie», la colère à l'égard de tous les musulmans qui ont été tués par les troupes américaines, et ainsi de suite. Mais il y a beaucoup de personnes âgées de dix-huit ans en colère et la grande majorité d'entre eux trouvent d'autres façons d'exprimer leur colère que de braquer leurs voitures sur des piétons. D'autre part, la religion d'Allah fournit des moyens constructifs à votre colère et vos frustrations. Vous pouvez, comme le suggère M. al-Zarqawi, suivre le commandement d'Allah pour « les tuer (les incroyants) et les combattre par tous les moyens nécessaires ». Et vous pouvez être sûr que vous serez abondamment récompensé dans une vie beaucoup plus heureuse dans L'au-delà.
Y a-t-il d'autres moyens de réclamer votre récompense ? Oui il y en a. Mais l’unique méthode sûre selon la tradition islamique est celle choisie par Artan. Quand un compagnon demanda à Mahomet s'il y a un acte qui égale le djihad dans la récompense céleste, il a répondu « Je ne trouve pas un tel acte » (Boukhari 4.56.2785).
Est-ce qu’Artan a laissé quelques traces de son désir de rejoindre les mariées promises ? Probablement pas. Pour quelques âmes sensibles, certains détails sont trop délicats pour être divulgués. En outre, comme l'a appris Artan un diplômé accompli, il semble beaucoup plus noble de dire que vous faites cet acte en «rétribution» pour les morts musulmans que de dire «Je le fais parce que je veux mes 72 vierges».
Il y a cependant des preuves dans des journaux intimes, des lettres, du courrier et des entrevues que les vierges sont très à l'esprit des djihadistes et des aspirants-djihadistes. Prenez Mohamed Atta. En raison d'une erreur d'aéroport, sa valise avait été abandonnée le jour du vol du 9/11. Elle contenait un costume de marié, une bouteille d'eau de Cologne, et une lettre touchante adressée à ses épouses promises.
Trois mille Américains sont morts parce que M. Atta et ses compagnons voulaient être avec des vierges au paradis. Il est donc logique que, pour vaincre l'idéologie du djihad, vous devriez exercer vos armes idéologiques sur ce fantasme d’adolescent et le faire sauter en mille morceaux. Supprimez les vierges et vous supprimer une des principales incitations pour le djihad.
Mais voulez-vous vraiment y aller ? Il se trouve que ce fantasme particulier est partagé par la grande majorité des hommes musulmans. Cela fait partie de leur religion. Ici nous revenons à la réticence générale à critiquer l'islam. Une partie de cette réticence, comme je l'ai dit, provient de la crainte que la critique ne nous précipite à la troisième guerre mondiale. Les autres raisons de la réticence est la notion (largement laïque) que la religion est une affaire privée entre un individu et son Dieu et donc les croyances d’une autre personne ne nous regardent nullement.
C’est bien sûr, pure absurdité, et surtout en ce qui concerne l'islam. L'islam est une religion très publique qui vise à réglementer tous les aspects de la vie d'un musulman jusqu’à la façon dont il devrait se laver les mains. De plus, l'Islam est une religion expansionniste qui cherche la domination sur toutes les autres cultures et religions - par la force, si nécessaire. Ce n'est pas exactement une affaire privée quand un guerrier musulman prend un esclave sexuel à Mossoul, ou vole un avion dans le World Trade Center, ou braque sa voiture sur une foule dans un campus. L'Islam ne se considère pas comme une religion privée et vous ne devriez pas non plus. Vous avez un intérêt personnel en ce que les musulmans croient, tout comme les Polonais, les Hongrois et les Allemands de l'Est avaient un intérêt personnel en ce que les communistes croyaient.
Certains disent que l'islam est une idéologie politique, certains disent que c'est une religion, et d’autres disent que c'est un mélange des deux. Mais d'un point de vue, ce n'est pas vraiment important. L'islam est un système de croyance, et puisque ces croyances peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les non-croyants, il doit être soumis à l'examen public et à la critique. Il y a certainement un risque à le faire, mais il est difficile d'imaginer quelque chose de plus risqué que la politique actuelle de ne pas voir l'islam. Les guerres froides idéologiques ne conduisent pas toujours à des guerres chaudes. La victoire de la guerre froide de l'Ouest sur le bloc soviétique semble en avoir empêché une. D'autre part, notre réticence à engager les aspects plus problématiques de la pensée islamique assure seulement que plus de jeunes hommes comme Abdul Artan soient attirés par eux. Le djihad s'accélère, mais notre guerre idéologique contre lui est toujours coincée dans la première vitesse.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
Anaxagore de Clazomène...repris par Antoine Lavoisier
Tout ce que vous pouvez imaginer, la nature l'a déjà créé. Einstein
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